Santa Lucia, que l’on appelle Sainte Lucie car on ne peut pas s’empêcher de tout franciser, est sans aucun doute la région d’Afrique du Sud (bon OK, avec quelques autres) la plus photogénique du pays. Situé le long de l’océan Indien à 2h30 au Nord de Durban, Santa Lucia est un incontournable… la plupart des voyageurs la zappe, préférant les spectacles zulu qui feraient pâlir d’envie Disney ou les safaris, toujours très riches dans les réserves voisines. Santa Lucia mérite à elle seule au moins deux journées… on pourrait même s’y installer.
La première fois que j’y suis allé, j’ai fait comme de nombreux sud africains, j’ai réservé un bungalow à l’intérieur de cette réserve marine, en bordure d’océan dans la région des dunes de Cape Vidal. Pour arriver à Santa Lucia, il faut aller vers le village du même nom. On passe alors la porte d’entrée, précédée d’un passionnant parc aux crocodiles. Puis une longue piste, longue car piste, va longer l’océan (mais sans le voir) pendant une soixantaine de kilomètres. De tout côté, partent des sentiers de randonnées, vers la mer ou vers les lacs intérieurs, innombrables et magnifiques… sensations garanties. De très nombreuses solutions excellemment aménagées et assez sûres vous permettent de marcher dans des paysages denses, magnifiques et tropicaux… quelques hippo et quelques crocos croiseront au loin (je vous le souhaite) votre chemin.
Arrivé à Cape Vidal, c’est le coup de foudre, un arrêt au bureau des rangers, prises des clés de mon bungalow, bref la nature vierge, ma maison au bout du monde. J’avais, comme bon initié, fait toutes mes courses pour m’installer dans ce grand bungalow sur pilotis, tout en bois, sublime à deux pas des dunes et 3 pas de la mer. Je ne tiens pas, dès mon arrivée, on part direct vers la mer… au passage, je manque d’écraser un serpent vert (je découvrirai à posteriori qu’il était hyper venimeux… j’ai préféré oublié son nom) puis les dunes immenses, sublimes et la mer, déchaînée, sauvage. Des pêcheurs ont amené leur pick up (backie) sur la plage et pêche avec des lances impressionnantes, plus loin une jeune baleine ou requin, bref un gros poisson est échoué, mort. Sauvage je vous dis.
Puis la nuit tombe, sublime et mon petit nid nous appelle. Du bois, la nature, la nuit, le silence… un petit repas et hop une bonne nuit pour un lendemain passionnant plein de nouvelle découverte… sauf que la nuit, j’ai découvert de nouveau habitants de cette région… les chauves souris… elle étaient innombrables mais dehors (ouf). Simplement comme il faisait bon dans mon petit bungalow (isolé, en pleine nature, seul, je rappelle)… elle voulaient rentrer. Elles voulaient mais moi non. Malheureusement pour moi, le propre d’un chalet dans cette région, c’est qu’il a des trous et que les chauves souris, comme leurs consœurs qui ne sont pas chauves, elles trouvent les trous très faciles… quelques heures a chassé la chauve souris, suffirent à nous vaincre et nous convaincre de finir la nuit dans la… voiture.
Je confesse cet épisode, qui ne glorifie pas ma virilité car il existe une morale à cette histoire : on peut tous souhaiter être proche de la nature et vivre en voyage des expériences intenses, mais on reste de pauvres petites choses incapables de vivre avec insectes et autres choses vivantes non identifiées. Voici donc la morale que j’en tira… voici comme se passa ma première nuit à Santa Lucia.
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