Partir par la route de Johannesburg au Cap est clairement The Route en Afrique du Sud. 1500 km de bitume pour tailler la route comme on le ferait aux US ou en Australie… que voit on? pourquoi le faire? comment rendre ce périple amusant?
Traverser ainsi l’Afrique du Sud représente, soyons honnête, un intérêt tout relatif… ou alors il faut avoir beaucoup, mais alors beaucoup de temps… et une bonne voiture. En général, si on a du temps, on choisit la côte jusqu’à Port Elizabeth puis le Transkei via Grahams Town et on remonte vers Durban. Disons que l’intérêt est là aussi tout relatif mais c’est moins grave.
L’intérêt de conduire de Johannesburg au Cap est purement le même que de faire des routes sans intérêt qui justement n’attirent aucun touriste. Alors, le voyage devient immersion, solitude et rencontre, comme si l’on était le seul à faire cela. Entre Johannesburg et Bloemfontein, on n’est pas seul; une grande autoroute puis une grande route qui a la même fonction, la circulation n’est pas dense et les paysages ne sont pas variés. De grandes exploitations céréalières, de grandes terres d’élevage extensif, la paysage est plat et l’on reste dans les altitudes du Gauteng. Dès que l’on quitte Bloemfontein, on entre dans une terre plus sauvage, on a encore quelques exploitations gigantesques mais l’ensemble se fait aride, les routes s’allongent et l’horizon aussi. Nous sommes dans l’Etat Libre ou Free State, certainement l’une des régions les moins attractives pour les voyageurs. Ajoutez à un manque d’intérêt naturel, le fait que nous sommes dans l’Afrique du Sud blanche pure et dure et j’ai fini de vous dégoûter d’y mettre les pieds. Et pourtant, c’est intéressant. Intéressant de voir les afrikaners, ce peuple méconnu finalement et assez méprisé à l’étranger… mis à part un art capillaire sorti tout droit des séries américaines des années 80, il est intéressant de voir ce peuple déambuler et fonctionner, figé dans le temps.
Quand on quitte la ville, on devient vraiment de plus en plus seul, la terre se fait aride et les distances qui séparent chaque ville ou village se font de plus en plus grandes. On s’endormirait presque. d’autant que vous rajoutez à cela une route désespérément rectiligne et vous avez le somnifère parfait. Mais soudain à près de 500 km avant d’arriver au Cap, on arrive dans le Karoo. Le grand Karoo exactement, car vous avez le petit, en allant vers la mer. Cette zone est semi désertique mais avec une végétation qui permet le développement d’une certaine faune. On retrouve cette faune au Karoo National Park qui propose des bungalows en architecture Cape Dutch plutôt bien faits et des safaris, assez pauvres, il faut l’avouer mais où le moindre chacal devient dans votre cœur le plus immense des lions.
Ce parc national se trouve prés de la ville de Beaufort West, une sorte de no man’s land assez charmant. On sent que l’on arrive dans une zone plus anciennement habitée. La ville ressemble mois à ces villes en carton que l’on a vu jusqu’à présent, faites de hangars et de commerce de base.
Les paysages sont assez beaux, vallonés par endroit et plats par ailleurs, parsemés de petits arbustes ou de plantes. Les animaux dominant sont les autruches, quelques antilopes sable et des springboks également. Une belle étape de respiration avant de reprendre la route.
Puis on repart vers les montagnes qui vont nous faire descendre vers la mer, traverser ces zones montagneuses superbes de l’arrière pays du Cap, traverser évidemment la route des vins avant l’arrivée triomphale au Cap. Deux jours de voyage, 1500 kilomètres et enfin l’océan.
Que vous conseiller? le faire ou pas? si vous avez une bonne voiture routière, confortable et que vous aimez la route, alors allez y. Si vous êtes amateurs de rencontres, d’expériences et de paysages variés, vous l’aurez compris, mieux vaut choisir de faire deux heures de vol au lieu des deux jours de route…
Enfin, une bonne raison de faire cette route peut être culinaire, manger de l’agneau du Karoo dans le Karoo pourrait être une raison majeure de tailler la route…
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