Ah l’été arrive et avec lui les vacances et donc les voyages… la chaleur, la famille, les amours, bref l’insouciance. On a souvent l’impression que l’été en France correspond à un été universel. Je me souviens encore de la coupe du monde 2010 et de ces centaines de supporters français en tee shirt, glacés dans les stades de Polokwane ou Bloemfontein. Mais pendant que l’Europe est au cœur de son été, l’Afrique Australe, hémisphère sud oblige est au cœur de son hiver. Et l’hiver sud africain peut avoir de vraies conditions européennes. Alors voici un petit décryptage.
Tout d’abord, il n’y pas de mauvaise saison pour voyager où que ce soit mais il faut simplement savoir à quoi s’attendre pour éviter des déceptions qui gâcheraient votre voyage. Les saisons sont souvent déterminées par les pluies ou alors par la fréquentation touristique ou la chaleur. Mais elles sont aujourd’hui, changement climatique oblige, bien difficile à déterminer. Voyez chez nous… on a froid, puis chaud, puis tiède et finalement nous sommes sur la même planète, même si quelques permanences subsistent. Pour l’Afrique du Sud, on notera trois ensemble distincts : le Nord (du Kruger au Kalahari en passant par Johannesburg), l’Est (surtout la côte de l’océan indien avec le Kwazulu Natal) et enfin le Sud de Port Elizabeth au Cap.
Le Nord connaît à cette période de l’année sa période la plus sèche. A l’arrivée de l’hiver austral, les pluies se font très rares, la nature se pare de jaune et marron et les feuilles des arbres tombent. Le bon côté des choses, c’est qu’il fait beau, voire parfois très beau… pendant la journée. Le soleil va offrir de belle journée avec une constance inouïe et des températures en général plutôt printanière (de l’ordre de 20 à 25 degrés). Mais dès que le soleil disparaît, l’hiver reprend ses droits, les températures chutent pour atteindre parfois les 0 degrés. Les piscines sont fraîches voire non baignables, le feu de cheminée est le bienvenu, les safaris de nuit se font enroulés dans un plaid et les bouillottes sont une vraie bénédiction dans la brousse… mais pas seulement. Cela m’a toujours surpris qu’un pays où l’hiver et si constant, soit aussi mal équipé contre le froid. Les fenêtres isolent mal, les chauffages chauffent assez mollement. On choisira donc des adresses avec cheminée comprise pour la nuit… et si on peut profiter de la piscine et qu’on n’a pas une tolérance « bretonne », alors on regardera les endroits bénéficiant de piscines chauffées. Mais cette période est une vraie bénédiction. Je me souviens que chaque matin, la question n’était pas de savoir s’il allait faire beau. Il fait beau, le soleil brille, l’air est pur, les couleurs limpides, bref c’est parfait pour le voyageur (moins pour le baigneur). Les animaux aiment moins cette période ; l’eau plus rare les oblige à en chercher sans cesse, à se regrouper en troupeau, bref c’est un peu une période complexe pour la vie sauvage… mais là aussi pour le plus grand bonheur du voyageur. Il verra les animaux plus facilement, plus vite et en plus grand nombre. Mais il suffira pour cela de faire la tournée des points d’eau et le carnet de commande sera plein.
L’Est et principalement le Kwazulu Natal sur la côte Nord de l’océan Indien jouit d’un climat un peu différent. Moins en altitude que le reste du Nord, réchauffé par l’influence de l’océan, cette période est idéale. Les nuits sont moins fraîches, les journées sont plus chaudes voire moites et cette région offre alors son plus beau visage car elle n’est jamais vraiment sèche… les paysages restent assez verts, les animaux sont très présents mais les températures nocturnes notamment sont plus agréables… L’océan sera presque baignable… presque… du côté du Maputaland. Mais a contrario, du côté du Drakensberg, vers Giant’s Castle ou Cathedral Peak ou même en poussant jusqu’au Lesotho, on entrera alors dans un climat de montagne, parfois neigeux, la journée souvent sublime. On oublie les piscines naturelles et on privilégie les marches et les soirées au coin du feu dans des cottage presque britanniques.
Le Sud enfin est très différent. Il s’agit en général de la période la plus pluvieuse de l’année et le Cap en a bien besoin. Il a d’ailleurs bien plu ces dernières semaines. Mais, et particulièrement la région du Cap, le climat est si changeant qu’il y a rarement deux journées de suite avec la pluie… plusieurs climats en une même journée et des journées sublimes (qui expliquent d’ailleurs que la sécheresse fut si problématique ces dernières années). Mais en général, il ne fait pas froid au Cap ; un peu comme sur la côte atlantique en France, le Cap est sa région sont rarement pris par surprise par une vague de froid. Ainsi, dès que le soleil apparaît, les voitures se décapotent, les sportifs courent et on se croit en plein été de nouveau. Il est donc fortement conseillé de ne pas zapper cette région à cette période de l’année.
L’hiver austral a toujours été ma saison préférée pour toutes les raisons que j’ai expliqué ci-dessus. Mais, avec l’âge, je dois avouer que j’ai tendance à le bouder au profit du printemps ou de l’automne, plus doux. Mais dans le cadre d’un grand voyage itinérant d’été, l’Afrique du Sud pendant l’hiver austral demeure un must à surtout ne pas éviter… ensuite, il y a un peu de monde, donc privilégier juillet ou fin août si possible. Mais n’ayez crainte, le pays est vaste, aucun risque de se retrouver en rang d’oignon sur la plage ou ailleurs. Et si vous n’êtes pas trop regardant sur l’hôtellerie, il reste encore des solutions pour y partir.
Pour la part, je ne fais pas vraiment attention aux saisons lorsque je voyage. Il est cependant vrai que, de temps en temps, ça du bien de passer un moment au soleil !