En Europe aujourd’hui, la situation des migrants et leur arrivée, ressentie ou réellement massive, inquiète. Il est d’ailleurs bien difficile de se faire une opinion claire et nette sur le sujet. L’humaniste en chacun de nous pense qu‘évidemment on ne peut laisser de pauvres gens chassés par la guerre, la pauvreté extrême ou des régimes politiques immondes, livrés à eux-mêmes et leur fermer nos portes. Ce serait contre ce qui a fondé l’Europe et chacun des pays éclairés dont la France. Et d’un autre côté, vous avez la montée des extrêmes, des difficultés économiques et le sentiment que la situation des européens est peu enviable et que la venue des migrants va concrètement avoir des conséquences sur le niveau de vie en Europe. Je ne rentrerai pas dans la « bien pensance » (même s’il faut bien avouer que je ne m’en écarte pas vraiment), même si j’expliquais à mes enfants que ce gens qui viennent aujourd’hui, hier, c’était leurs grands parents qui venaient d’Espagne pour fuir Franco ou la misère ou les deux… Et dans le même temps, que faire d’eux, dans une Europe en panne de croissance qui peine à donner du travail aux siens…
Je pense très modestement que le problème a été vu à l’envers et continue de l’être. Le problème ne sont pas les migrants eux-mêmes, ni même les passeurs qui au final répondent à la demande et l’exploite honteusement. Ce sont les pays d’où ils viennent. L’Erythrée, le moyen orient, l’Afrique sub saharienne. Quand ces réfugiés vont par centaines de milliers dans d’autres pays pauvres, cela ne gêne personne. Mais quand ils viennent chez nous, là ça devient un problème. On devrait donc saisir cette opportunité pour instaurer le droit d’ingérence politique ou économique. Quand un pays producteur de pétrole est envahi, on attaque pour le libérer car cela menace nos intérêts… le prix du pétrole, donc notre économie. Quand un régime est si cruel qu’il massacre son peuple au point de la pousser à fuir, nous devrions en faire de même, car cela menace notre équilibre et notre paix à nous… en ce sens, ne sous estimons pas les effets de ces migrations sur la portée des discours xénophobes. Si un pays est si misérable au point que son peuple ne peut y vivre ou espérer y survivre, pourquoi ne nous mobiliserions pas, ne nous ingérerions nous pas comme cela a été fait pour la Grèce au niveau économique…
La construction de murs n’est pas la solution et cela nous conduira, sans changement, vers un monde fermé dont nous serons tous les victimes.
J’en arrive donc à l’Afrique du Sud. Son cas est intéressant. Après l’apartheid, elle n’a absolument pas maîtrisée son immigration. Et surtout l’immigration africaine qui vient de partout. Certes les zimbabwéens et mozambicains sont les plus nombreux mais ils viennent de partout… Les africains ne sont pas tous dans les bateaux de la méditerranée. Ils partent vers le sud et souffrent également des trafiquants, traversent des régions sauvages au risque de se faire dévorer à l’image de ces mozambicains qui meurent chaque année en voulant traverser le parc Kruger pour rejoindre l’eldorado sud africain. Mais l’Afrique du Sud n’est plus un eldorado. Certes en comparaison de tous les autres pays, le niveau de vie et l’espoir de vivre mieux est présent. Mais la croissance est en panne depuis quelques années. Alors, il y a des trompes l’œil (notamment la politique de permis de travail quasiment fermé) mais il y a un déséquilibre qui a entraîné les horribles drames ces derniers mois de chasse à l’étranger. Sans maîtrise, on arrive à de telles extrémités et aussi à une économie à deux vitesses, du travail sous payé et non déclaré pour les clandestins et du chômage pour les nationaux… l’Europe est elle prête à montrer ce visage.
Donc selon moi, le problème des migrants si terribles et qui s’amplifient par un appel d’air médiatique compréhensible, doit être pris en main par des autorités mondiales, ONU (et pas que le HCR), FMI et toutes les grandes puissances. Le droit d’ingérence devient une nécessité pour tout le monde… la mondialisation l’impose.
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