Souvenez-vous, la coupe du monde de football en 2010 s’est déroulée en Afrique du Sud. Pour les français, cela reste synonyme de défaite, de Knysna, de honte et de footballeurs pourris gâtés, honte de leur sport et surtout de leur pays… mais ça c’était après. Avant tout cela, c’était une formidable aventure. La première coupe du monde (et le premier évènement sportif mondial) en Afrique et elle avait lieu en Afrique du Sud, quel bonheur… et en plus j’en serai… en effet, j’ai participé à la mise en place du projet de faire venir des milliers de français découvrir l’Afrique du Sud avec l’excuse du foot… bon évidemment, c’était loin, c’était l’Afrique du Sud, donc c’était pas facile.
Mais bien avant que tout cela ne commence et ne finisse, c’était une aventure passionnante, participer avec ce pays tout entier au projet d’une nation ; les stades sortaient de terre, le superbe stade du Cap et bien sûr Soccer City à Soweto, les travaux partout, le GauTrain, les autoroutes, les aéroports, un pays en effervescence et rempli d’espérance. Tout le monde croyait que les gens allaient se bousculer pour venir… c’était sans compter sur une certaine vision de certains qui croient au mirage et font tout, malgré eux, pour le détruire.
Ce fut donc deux années durant lesquelles les allers retours vers le Cap, Joburg ou même des villes improbables comme Harrismith (entre Joburg et Durban) et Ermelo (entre Joburg et le Swaziland), me permirent de découvrir un autre visage de l’Afrique du Sud. Des hôteliers avides qui croyaient au père Noël donc, des compagnies aériennes qui entraient de ce même rêve et pour entourer tout ce beau monde, une FIFA avide et pas très très exemplaire… tout ce beau monde entraîna donc ce pays si enthousiaste dont la population fut exemplaire vers une aventure, en tout cas pour nous, pas très glorieuse… mais passionnante.
Tout avait si bien commencé, c’était début juin 2010, nous sommes arrivés au Cap, l’hiver devait, c’était écrit, être à son top, la pluie avec lui. Et puis non. Un ciel bleu, sublime, une ville magnifique, un temps limpide, bref le paradis… On accueilli deux jours plus tard l’avion Air Tahiti Nui que nous avions affrété pour un vol direct de Paris au Cap, unique et aussi assez improbable. Autant vous dire que les hôtesses polynésiennes eurent leur petit succès. Une armée de bus, des drapeaux, des cris de guerre joyeux, des hôtels remplis, une organisation au millimètre dans une improvisation parfaitement orchestrée. Les hôtels que nous avions bloqués étaient prêts: d’un côté le Ritz Inn, vieil hôtel dans une tour du côté de Sea Point connu surtout (et à tort) pour son restaurant tournant au sommet et de l’autre, le Radisson, en bord de mer, à deux pas du Waterfront et surtout juste en face du stade.
L’aventure commençait bien. Premier match, France Uruguay, pas simple, mais franchement, pas trop compliqué non plus. Le soir de match, le stade se remplit, revêt ses habits de lumière, ça chante, on y croit. Le match d’ouverture a eu lieu l’après midi avec l’équipe d’Afrique du Sud à Johannesburg… maintenant, c’est à nous.
Un match d’un ennui monstre et un match nul qui ne tue pas tout espoir mais qui entame la confiance… pas de but, pas vraiment de quoi faire la fête… On décida quand même, heureux d’avoir bien organisé ces premières heures, de se faire une bonne table ou du moins une table conviviale au Grand Beach sur Granger Bay, histoire de décompresser puisque nous avions encore de la voix.
Le lendemain l’équipe de France de Rugby jouera aussi au Cap un match amical, qu’elle perdra (aussi). Ces trois premiers jours étaient tout de même exceptionnels. Il était temps de remonter vers Jobourg pour le reste de la compétition et des matchs de poule… une autre coupe du monde allait commencer… une lente descente mêlée d’espoir avec pour toile de fond, les cocoricos d’un public restreint mais motivés, de ces français qui étaient quand même venus… et parmi eux, il n’y avait pas forcément que des champions…
La suite… bientôt
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