Pour ceux qui n’auraient pas vu ce fabuleux documentaire, Oscar du meilleur film documentaire en 2013 et prix du public au festival Sundance 2012. Il s’agit d’un documentaire retraçant la recherche sous forme d’épopée, d’un chanteur américain du nom de Sixto Diaz Rodriguez. Ce chanteur, ouvrier maçon aux Etats Unis sortit 2 albums dans les années 60, demeurés confidentiels. Sans le savoir, ses chansons traversent l’Atlantique et arrivent en Afrique du Sud, alors soumise à un embargo quasi-total. Les sud africains développent alors leur vie à l’écart du monde et au cœur de ce régime de l’apartheid.
Ce chanteur et sa chanson Sugar Man, importés sous le manteau deviennent un phénomène, un tube en Afrique du Sud, le tube de toute une génération des années 60 et 70… une bouffée d’air frais venue de l’étranger. Ses morceaux s’arrachent sous le manteau. Les échanges avec l’extérieur étant réduit, Sixto reprend sa vie de maçon sans savoir qu’il est une véritable star, un mythe en Afrique du Sud. A la fin des années 90, un fan absolu décide de partir à sa recherche malgré une rumeur qui indique qu’il serait mort sur scène. C’est cette quête que raconte ce documentaire.
Il mène le reporter fan vers Detroit, la ville où il est né et où finalement, il vit encore aujourd’hui. Sous des airs de latinos limite indiens, il vit simplement et sa famille comme lui ignore le destin qui s’est dessiné dans l’ombre, si loin. Sa famille et ses fans organisent alors son voyage en Afrique du Sud… et le simple maçon découvre l’Afrique du Sud et fait plusieurs concerts mémorables, même s’il a bien vieilli.
La scène la plus mémorable est selon moi, celle du premier concert, au Cap, quand il arrive sur scène. C’est son premier concert. Cet homme simple monte sur la scène devant des milliers de personnes pour la première fois et pendant une dizaine de minutes, le public l’applaudit avant même de l’avoir attendu. Il s’agit de retrouvailles, entre un peuple isolé, multicolore et cet homme dont une partie de sa vie s’est écrite sans lui, à côté de lui, secrètement.
Un film émouvant qui raconte aussi, au-delà du destin d’un homme, l’histoire du peuple sud africain à l’époque de l’apartheid, un peuple solitaire qui a créé seul ses icônes, symboles de sa résistance bien trop passive souvent… une culture à part.
Il est question que Sixto Diaz Rodriguez refasse une tournée en Afrique du Sud prochainement. Si vous voulez toucher du doigt le mythe, rendez le 29 janvier 2016 à Johannesburg, les 31 janvier et 1er février à Durban, le 3 février à Port Elizabeth et le 5 et 6 février 2016 au Cap… Il se produira dans les plus grands stades ou salle de concert… si vous passez par là, ne ratez pas ce moment de communion.
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