Enfin, le président Zuma a quitté le pouvoir et l’intégralité de l’Afrique du Sud peut espérer et regarder l’avenir avec un peu plus de confiance. Le nouveau président, Cyril Ramaphosa, ressemblait à quelqu’un de « normal » et surtout venant des milieux d’affaires où il a réussi. Mais C’était sans compter sur les convictions profondes de cet homme et son ambition de régler des problèmes qui n’avaient jusqu’alors jamais été abordés, balayés par ce souci presque obsessionnel de la réconciliation.
Parmi ceux-là, la si délicate question de la propriété des terres. héritée des régimes précédents, jamais abordée pour préserver la population blanche et la rassurer, la montée d’extrémistes « noirs » imposa à l’ANC et son président de se saisir de ce sujet si délicat. Délicat car une telle réforme a eu lieu au Zimbabwe, exécutée sans discernement, elle a entraîné l’exode des blancs, et la faillite du pays. Une faillite dont il peine encore à se sortir.
Ramaphosa souhaite rétablir un certain équilibre puisque 78% des terres appartiennent aux blancs qui représentent à peine 8% de la population. J’ai confiance et j’espère que cette réforme se fera en paix et avec intelligence. Mais elle doit se faire.
Face à ce qui ressemble au final comme une réforme du bon sens, le monde (blanc) est terrifié. A l’image de l’Australie qui profite de l’occasion pour appeler les fermiers sud africains à l’exode afin de rejoindre un pays « civilisé » (grande classe). Il est intéressant de voir combien, nous (blancs) sommes terrifiés à l’idée de subir ce que « nous » avons fait subir pendant des siècles. A l’heure où l’Afrique en tant que continent, se réveille économiquement mais aussi politiquement, il est intrigant de voir les réactions du « Nord ». Quand la condescendance devient de la crainte alors qu’elle est le simple retour à la vérité.
Le fait est que la vérité gagne toujours à la fin et un pays « civilisé » ne peut se contenter d’une telle inégalité raciale héritée d’un passé encore lourd et variablement présent selon la ville ou la région où l’on se trouve.
J’ai donc confiance en les sud africains pour trouver une solution qui préservera la justice sociale en appliquant enfin une certaine justice patrimoniale. Reste à voir les conditions, les cas et comment les sud africains ruraux vivront cette réforme indispensable.
Depuis le départ du pouvoir de Nelson Mandela, qui avait bien compris que la rupture n’était pas la solution, le monde prédit la fin de l’Afrique du Sud. Puis ce fut sa mort et le monde vint au chevet du pays l’assurant de son soutien. On est effrayé par les émeutes racistes ou les ressorts populistes de Julius Malema (à juste titre). Mais je pense qu’il est temps de passer outre les couleurs et pour cela, il faut rétablir avec justice et intelligence les équilibres rompus par une histoire toujours pénible à regarder en face.
J’ai confiance en l’Afrique du Sud et je crois savoir que beaucoup de sud africains également…
Commentaires récents