Impossible de parler Afrique et de ne pas parler de Foot. L’Afrique du Sud ne fait pas exception même si les journalistes se sont « sur »exprimés sur le fait que l’Afrique du Sud était un pays de rugby… mais les tatouages de l’histoire sont difficiles à ôter parfois.
La réalité est qu’il n’existe pas un terrain vague, pas une rue l’après midi, pas un township où le football (Soccer) ne soit présent. Alors c’est certain, les joueurs sont noirs, les supporters aussi, les vuvuzelas font du bruit et les grands stades populaires sont loin (souvent) des quartiers d’affaires.
Mais le Foot est très présent en Afrique du Sud et je voulais aujourd’hui rendre hommage à un homme pour qui ce sport est plus un moyen qu’une fin. Cet homme, c’est Jimmy Adjovi Boco, ancien international béninois (et Capitaine de l’équipe) et joueur mythique de l’équipe Lens durant de nombreuses années. Alors conscient que le Foot ne l’emmènera pas où il veut aller, il entreprend après sa carrière, des études d’économie et conçoit avec son ami Bernard Lama et l’aide de Patrick Viera, un concept alors unique… Diambars, un projet éducatif permettant de créer de nouveaux circuits de recrutements des joueurs sans passer par des agents tout en offrant des alternatives aux nombreux postulants qui n’atteindront pas… le but.
Ils créent d’abord à Saly au Sénégal (avec Saer Seck) en 1997 leur première académie Diambars. A travers des « ambassades » postées dans les endroits les plus reculés du pays, ils repèrent des enfants issus de milieu défavorisés et plutôt doués, pour leur offrir, entièrement pris en charge par l’association, une éducation allant jusqu’au baccalauréat ou équivalent. Une sorte de sport étude gratuit pour des enfants qui ne pourraient jamais avoir accès ni au sport ni aux études.
L’idée du modèle est qu’au final, ceux qui réussissent, financent grâce à leur réussite (un % de leur revenu) l’association pour en assurer la pérennité et assurer le financement des études de ceux qui ne franchiront pas la porte du vestiaire. Un beau projet qui prouve au Sénégal toute sa vertu avec une académie magnifique qui forme et instruit chaque année de nombreux enfants et qui se financent en partie grâce à la réussite de quelques joueurs issus de l’académie qui jouent aujourd’hui dans les grands clubs européens.
En 2010, à la faveur de la coupe du Monde, Jimmy ouvre son académie à Johannesburg, Ekurhuleni exactement(plus connu grâce à l’aéroport OR Tambo qui y est situé). Situé dans une école sud africaine équipée de plusieurs terrains, Diambars fournit le personnel sportif, l’encadrement et le suivi du projet sur place. Pour qu’un tel projet tienne, il faut dans sa phase de lancement, des appuis financiers, ceux de certaines entreprises ou de certaines personnes… alors, si vous passez par Johannesburg, contactez les, allez faire un tour et vous verrez que le foot est bien plus qu’une bande de jeunes gens bien (ou souvent mal d’ailleurs) coiffés et déambulant dans des bolides rutilants… c’est aussi un sport, des passionnés et des Hommes, un beau lieu commun mais surtout et parfois, une vérité.
Longue vie à Diambars et à toi Jimmy et tes combattants
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