Quand une région ou une ville est celle de son enfance, dans laquelle on a tout vécu, chaque recoin, chaque carrefour a sa petite histoire, sa symbolique dans son histoire personnelle. Pour moi, aujourd’hui, j’ai choisi de parler de l’aéroport de Johannesburg, aujourd’hui O.R Tambo, avant Jan Smuts. Chaque période de ma vie sud africaine a vu cet aéroport sur son chemin.
La première fois, fut ma première arrivée à Johannesburg le 30 septembre 1996. Un aéroport moderne, pour l’époque, mais pas non plus de quoi rêver… c’était un peu comme Pretoria aujourd’hui, un digne héritage des années austères, les années 70 ou 80 en Afrique du Sud. Les aéroports m’ont toujours fasciné, c’est donc là aussi que j’accueilli mes premiers voyageurs pour leur donner envie du voyage qui les attendait.
C’est là aussi que l’on observe les populations qui arrivent, celles qui partent, c’est là que l’on copine pour obtenir un passe droit comme ce jour où me retrouvant par hasard avec des voyageurs que je connaissais et qui était en difficulté, j’eus la chance de revoir une connaissance, un douanier, qui leur permis de passer par la porte VIP et ainsi éviter la queue hallucinante ce jour là. J’étais devenu leur héro et cela me valut une jolie mignonette de Cognac (ils étaient de là bas).
Puis l’aéroport fut mon point de départ vers le Zimbabwe, la Namibie, le Botswana et aussi celui du retour ; puis, il fut rénové. A l’approche de la coupe du monde de 2010, il rentra dans le 21ème siècle, il changea de nom pour celui d’Oliver Tambo, grand résistant. Il devint presque beau, avec une arrivée impressionnante pour l’accueil des passagers internationaux… c’est là que j’accueillis autant des VIP que des supporters de foot. C’est là que j’organisais le va et vient des bus ou celui des voitures de luxe. C’est là aussi que je me parais de mes plus beaux atours, costume chic et lunettes classes ou alors que j’accueillais, drapeaux dans une main et liste dans une autre et basket au pied, les supporters de la coupe du monde.
Enfin, c’est l’endroit surtout que je connais. Celui où chaque fois que j’arrive, j’ai mes repères, je me transforme, je suis un peu chez moi, je m’y sens ainsi. Je souris plus, je suis plus sociable, c’est là que je fais mes premières fautes d’anglais quand je suis encore trop frais, décalqué par un vol long et parfois pénible. C’est là que je prend ma voiture et que je retrouve la couleur ocre de l’hiver, la verdure de l’été. C’est de l’aéroport que je pars et que mon regard cherche avidement la vue de la City, ce centre ville de gratte ciel qui m’a toujours attiré. C’est là que je regarde les gens avec plus de tendresse, que je me transforme.
Bref l’aéroport de Johannesburg est ma porte d’entrée vers mon autre maison, mon autre moi. Quand vous arrivez, ne soyez pas affolé, c’est grand, c’est propre. Certes évitez de prendre des taxis improvisés mais faites confiance tout en restant vigilant. Faites du shopping au Duty free qui est riche… c’est le lieu des derniers cadeaux avant de partir quand le voyage fut trop dense et que c’est le seul magasin qui s’offrira à vous, faisant croire à ceux qui vous attendent que ce voyage fut exotique. Il ne l’est jamais… quand je pars, je quitte ma maison, je pars de chez moi mais je retourne aussi chez moi. De l’autre côté de la nuit, de l’autre côté du monde. Juste une nuit, il me suffit d’une nuit pour y retourner… bientôt je repars.
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