Lapalala, mon premier safari en Afrique du Sud

Mon premier safari en Afrique du Sud fut sans aucun doute le plus pauvre en rencontres animalières mais sans doute aussi le plus fort en émotion. Il se déroula dans la région de Lapalala à plus de deux heures de route au Nord de Johannesburg en se dirigeant vers le Zimbabwe. Nous sommes arrivés dans un no man’s land avec une cabane en bois et une éolienne au milieu d’un bush plat et désert. Une personne nous attendait pour nous remettre les clés « symboliques », de notre bungalow. Et c’était parti pour 15 kilomètres au milieu de l’espace sauvage entre rivière, brousse et petites collines rocheuses. Puis nous sommes arrivés dans notre bungalow. Quelques chambres, une cuisine sommaire, aucune fenêtre, que des nattes qui se referment à la nuit tombée… c’était parti pour trois nuits dans le « wild ».

 

Le premier jour en fin de journée, on entendait au loin un groupe de babouins bien bruyants, ils vont devenir mon objectif durant ces trois jours, peu à peu se rapprochant de notre demeure bien trop ouverte à mon goût. D’abord au loin, invisibles, puis dans la colline rocheuse à peine atteignable à coup de jumelles, jusqu’à venir nous voir de l’autre côté de la maigre rivière qui bordait notre bicoque… puis suffisamment prêt pour regretter de n’avoir pas de fenêtre dans notre château de brousse…

 

Mais ces 3 jours furent organisés ces jours comme beaucoup de sud africains se les préparent. On part en famille avec nourritures, bagages, pratiquement tout… on n’oublie pas la remorque, tout le charbon pour le Boma ou le Braaï quotidien, d’innombrables victuailles, d’innombrables boissons, même de la musique (pas toujours), et c’est parti. Les sud africains ont ce goût de la nature et finalement ce confort en son sein. Ils savent vivre et bien vivre quand ils sont au milieu de nulle part… on ressent cela dans les lodges qui ne sont que l’expression (parfois poussée à l’extrême) de la vie en brousse à la sud africaine.

 

On est au milieu de nulle part… mais on s’éclate. Alors ces quelques jours au milieu de cette nature hostile (du moins le croyais-je) furent une accumulation de révélations. La première de ces révélations était de me dire que le luxe même en brousse, c’était quand même pas mal… je me souviens m’être dit cela au milieu de ma première nuit (la pire) quand les lumières éteintes, des lézards géants pénétraient dans la chambres… puis cette même nuit quand une araignée fit de la varappe sur ma tête… et enfin pour que cette nuit soit bien blanche, lorsqu’un scorpion décida de décéder sous mon pied…

Les deux autres nuits furent un régal de calme et d’insouciance… non qu’elles soient moins « exotiques », je m’étais adapté à mon environnement… je n’étais qu’un être vivant au milieu d’autres. ET on dort bien avec l’insouciance de l’homme sauvageJ, je vous l’assure. La journée était ponctuée de longues balades à pied dans ce domaine sauvage… les antilopes avaient alors un air de trésor quand on finit par les snober en safari… mais mon petit préféré lors de cette première expérience fut un phacochère… cet adorable animal popularisé par une star du cinéma nommée Pumba, adorable petit porcin, proche du sanglier et comme lui capable de vous broyer une jambe.

Nous avons vu que deux phacochères tournaient autour de notre demeure bien accueillante. Accueillante car le matin, au réveil, on voyait que des hôtes nocturnes nous avaient rejoint, en silence, ou presque… il est certain qu’imaginer un hippopotame dans la cuisine ouverte était difficile à imaginer… sauf qu’il laissa un souvenir odorant et volumineux au milieu de cette grande pièce… et un Hippo, ça rigole pas… Mais nos gentils phacochères tournaient, un peu comme un homme tourne autour d’une femme avant de l’aborder. Ils mirent deux jours à s’approcher… jusqu’au jour où une pomme coupée attira leur attention et qu’ils décidèrent d’approcher. Cette rencontre était aussi magique qu’interdite (ne jamais donner à manger à des animaux sauvages est une règle d’or de la vie dans la brousse)…

Je n’y suis plus jamais retourné à Lapalala… mais je conserve bien des souvenirs magiques de cette petite aventure et finalement bien plus de souvenirs que les nombreux endroits exceptionnels que j’ai eu la chance de voir ou de vivre… mais cela, c’est une autre histoire.

One Comment on “Lapalala, mon premier safari en Afrique du Sud

  1. Oh, je trouve cela dommage. Ne pas avoir l’occasion de voir des animaux pendant un safari, c’est quand même décevant, non ? Puisque c’est quand même le but du voyage. Si justement on a envie de partir au milieu de la brousse, c’est pour ressentir ces sensations que l’on ne connaîtrait pas dans un zoo, l’adrénaline, la petite boule dans le ventre. Un voyage que tu referas à coup sûr si tu en avais l’occasion, je parie.

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